La cours suprême du Canada donne raison aux parents francophones de l'ouest canadien
Dans plusieurs provinces et territoires de l'ouest canadien les communautés francophones se battent pour obtenir l'égalité des droits avec les anglophones. Ce combat séculaire est particulièrement difficile face à l'indifférence des pouvoirs publics, mais années après années les décisions de justice sont toujours plus nombreuses en faveurs des communautés francophones de l'ouest canadien, comme cette décision récente en faveur de l'égalité des droits et des moyens pour les établissements d'éducation en Français de la région de Vancouver :
La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) Marie-France Kenny s'est réjouie du jugement unanime de sept juges de la Cour suprême qui donne raison aux parents de l'école francophone Rose-des-Vents à Vancouver, qui réclamaient, depuis 2010, des services scolaires équivalant à ceux offerts aux élèves anglophones.
Elle souligne que la décision de la cour confirme que les francophones ont droit à la même qualité et aux mêmes infrastructures que les anglophones.
Mme Kenny rappelle que plusieurs causes touchant cette question sont devant les tribunaux, à diverses instances dans le processus judiciaire. Certaines traînent depuis plusieurs années, selon elle.
« Je m'attends qu'au lieu de dépenser des sommes faramineuses à essayer de se défiler par rapport à leurs obligations constitutionnelles en vertu de l'article 23 [les provinces et territoires] vont dépenser ces énergies et ces sommes-là à s'assurer que nos écoles francophones sont équivalentes aux écoles anglophones du pays », affirme la présidente de la FCFA.
Impacts en Saskatchewan
Le jugement aura des répercussions dans plusieurs communautés francophones en milieu minoritaire au pays, dont Saskatoon, Prince Albert, Ponteix et Regina qui ont des problèmes d'infrastructures, affirme l'avocat Roger Lepage qui représentait la Fédération nationale des conseils scolaires francophones dans cette cause.
À la lumière de cette décision, Roger Lepage croit que le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) et la province devraient entamer des négociations concernant le financement des infrastructures, des programmes scolaires et du transport scolaire.
Si la province refuse de négocier avec le CEF, indique-t-il, celui-ci devra retourner devant les tribunaux
Le fait que certains cours soient offerts par les divisions scolaires anglophones et non par le CEF pourrait être considéré maintenant comme un manque d'équivalence, selon lui. Le transport scolaire n'est pas non plus offert d'une façon équivalente, selon Roger Lepage, puisque des élèves des écoles francophones doivent faire une heure et demie de route à l'aller et au retour chaque jour.
Aussi, l'avocat a souligné le rôle de premier plan qu'ont joué les parents dans la cause de l'École Rose-des-Vents.
Les parents de l'École Rose-des-Vents à Vancouver réclamaient, depuis 2010, des services scolaires équivalents à ceux offerts aux élèves anglophones.