Québec, Belgique, France, des investissements croisés tous azimuts
En ce début mars une importante délégation de ministres Québécois ont parcouru les pays francophones européens pour développer les liens économiques de part et d'autre de l'Atlantique. Les investissements croisés sont déjà nombreux : Bombardier, le fabriquant de matériel ferroviaire et aéronautique est par exemple le fournisseur exclusif des tramways de Bruxelles. Le français Ubisoft contribue quant à lui massivement à l'industrie du jeu vidéo du Québec.
La visite du ministre couillard fut l'occasion de célébrer des investissements massifs du Québec en Europe pour le développement de l'industrie ferroviaire et des nouvelles technologie. De quoi développer activement la Francophonie économique.
MONTRÉAL - Un consortium formé par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et la société Hermes Infrastructure met la main sur la participation du gouvernement britannique de 40 pour cent dans le réseau ferroviaire à grande vitesse Eurostar. Le montant allongé par Patina Rail LLP est d'environ 1,12 milliard $ CAN. L'institution québécoise débourse près de 850 millions $ CAN en échange d'une participation de 30 pour cent.
Par le biais du tunnel sous la Manche, Eurostar relie la Grande-Bretagne, la France ainsi que la Belgique. La demande à l'endroit du service ferroviaire Eurostar — le plus important opérateur international de trains à grande vitesse en Europe — a constamment augmenté depuis son entrée en service, en 1994. L'an dernier, Eurostar a transporté plus de 10,4 millions de passagers, en hausse de près de trois pour cent par rapport à l'année précédente.
La Société nationale des chemins de fer français (SNCF) contrôle 55 pour cent d'Eurostar. La participation restante de cinq pour cent appartient à la Société nationale des chemins de fer belge. Selon le vice-président principal, placements privés et infrastructures de la Caisse, Macky Tall, il s'agit d'un investissement dans l'un des systèmes de transport interurbain «les plus appréciés de toute l'Europe». «Nous devenons partenaires d’un actif hautement stratégique qui générera des rendements stables et prévisibles pour nos déposants», a-t-il souligné, mercredi, par voie de communiqué
...
Hydro-Québec veut développer et fabriquer dans la région de Bordeaux les batteries du futur pour l'électrification des transports.
Ce projet de recherche et développement pourrait entraîner des investissements de 500 millions d'euros (près de 700 millions de dollars) et créer, en France, 600 emplois « à l'horizon 2020 », promet-on. Du moins si la technologie est finalement mise au point et si elle passe un jour en phase d'industrialisation.
Lancé discrètement l'été dernier, le projet a franchi une nouvelle étape mercredi.
Profitant du passage dans la capitale de la Gironde du premier ministre Couillard, la Région Aquitaine et SCE (pour Stockage Conversion Energie), la filiale française de la société d'État spécialement créée pour ce projet, ont signé une entente de financement pour le développement d'un laboratoire de recherche.
Ce n'est qu'un premier pas. Au pays du vin, Hydro-Québec part à la quête du Graal du stockage : la technologie qui permettra de décupler les capacités de stockage des batteries, de tripler leur durée de vie, d'améliorer leur temps de recharge, pour faire parcourir aux automobiles ou aux autobus plus de 500 kilomètres sans avoir à repasser par une borne.
Le premier ministre Philippe Couillard estime qu'un tel projet est de nature à consolider des milliers d'emplois au Québec.
« C'est une excellente nouvelle, qui témoigne du savoir-faire et du sens de l'innovation d'Hydro-Québec. S'il y a un domaine dans lequel le Québec est bien placé, c'est celui du véhicule électrique », a-t-il commenté.
Enthousiaste, le président du conseil régional d'Aquitaine, Alain Rousset, a déclaré que « les forces scientifiques et industrielles de France et d'Aquitaine vont se joindre à celles du Québec et d'Hydro-Québec » pour provoquer la rupture technologique qui libérera l'Occident de sa dépendance aux batteries asiatiques.
« Renault et Peugeot importent 80 % de leurs batteries d'Asie. Nous fabriquerons les nôtres, soit au Québec soit en France », a lancé M. Rousset.
...