De plus en plus de Français travaillent dans les pays limitrophes
Conséquence logique de la construction européenne, les français sont chaque année plus nombreux à traverser quotidiennement les frontières de l’hexagone pour rejoindre leurs lieux de travail vers les pays limitrophes, principalement les pays francophones et germanophones. L'Insee vient de publier une étude sur les flux de navetteurs :
"Habiter en France tout en travaillant dans un pays frontalier est de plus en plus fréquent. Les deux premières destinations sont la Suisse et le Luxembourg. En 2011, 353 000 résidents français déclarent être dans ce cas, soit une augmentation de 42 % par rapport à 1999. Cinq grandes agglomérations polarisent les mouvements. Chacune d’entre elles a un rôle particulier dans l’économie française et les caractéristiques de leurs navetteurs sont très différentes. L’agglomération de Genève reçoit 88 000 navetteurs, dont une part importante de cadres et de diplômés. La situation est très différente à Sarrebruck et en Belgique où prédominent ouvriers et actifs peu diplômés. À Luxembourg, les employés sont plus nombreux. Les différences salariales et la langue pratiquée dans le territoire de destination jouent aussi un rôle dans les caractéristiques de la main-d’œuvre.
En 2011, 353 000 navetteurs transfrontaliers résident en France tout en travaillant dans un pays voisin ; c’est 50 000 de plus qu’en 2006 et 100 000 de plus qu’en 1999. Les grandes destinations restent les mêmes, et les tendances relevées lors de précédentes analyses se confirment (figure 1). La Suisse, avec près de 160 000 frontaliers, reste de loin le premier pays de destination. Les navettes vers le Luxembourg (deuxième destination) et vers la Belgique (quatrième) sont en forte hausse. Le nombre de navetteurs se rendant en Allemagne (troisième destination) continue de décroître tandis que les mouvements vers Monaco augmentent légèrement. Vers tous les autres pays de destination, les mouvements restent faibles.
À l’inverse, on estime à 30 000 les flux des pays voisins vers la France. Près de la moitié proviennent de Belgique. Les flux provenant d’Allemagne se chiffreraient à environ 4 000. Avec la Suisse et le Luxembourg, les effectifs sont très réduits. Il n’y a qu’avec l’Italie que les flux entrants sont supérieurs aux flux sortants."