L'école francophone va pouvoir s'agrandir au Yukon
Le Yukon est un territoire aux confins de l'immensité boréale du Canada. Sa Capitale Whitehorse est situé à des centaines de kilomètres de tout centre urbain et le territoire ne compte que très peu d'habitants, moins de 30.000. Cela n'empêche pas la communauté francophone locale d'être très dynamique et de revendiquer ses droits comme partout au Canada.
Ces dernières semaines une affaire anime particulièrement le Yukon : faut-il créer une nouvelles école francophone pour permettre à tous les enfants des habitants du territoire qui le souhaitent de poursuivre les études en Français, l'école Emilie Tremblay étant totalement saturée. Face à l'accroissement du nombre d'élève, une autre question se pose : qui sont les élèves ayant droits à l'éducation en Français ? Tous ceux qui le souhaitent ? ceux dont les parents sont francophones et parlent toujours le français ? Et quid des immigrants dont le français est la langue véhiculaire mais non la langue maternelle. Ce sont autant de question dont la cours constitutionnelle va devoir se saisir.
Pour le moment, une décision est d'ors et déjà prise : une nouvelle école secondaire francophone sera construite à Whitehorse.
Le nouveau ministre de l'Éducation du Yukon Doug Graham affirme qu'il veut travailler de concert avec la communauté francophone pour qu'une nouvelle école secondaire soit construite rapidement à un coût raisonnable.
Doug Graham a rencontré pour la première fois mercredi des représentants de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY).
Le projet d'école secondaire doit selon lui aller de l'avant, peu importe le jugement de la Cour suprême du Canada qui se penche actuellement sur le financement de l'éducation en français au territoire et l'admission des non-ayants droit.
L'avis du ministre est accueilli à bras ouverts par Ludovic Gouaillier qui préside le CSFY. « Je pense que c'est une bonne nouvelle pour les parents et les élèves francophones », affirme-t-il.
L'École Émilie-Tremblay de Whitehorse, l'unique école francophone du territoire, n'a pas assez de place pour accueillir tous ses élèves du primaire et du secondaire. Le CSFY a donc entamé un recours judiciaire il y a quelques années pour assurer la construction d'un nouveau bâtiment.
Le ministre et le président du CSFY estiment aussi que le dossier examiné par le plus haut tribunal du pays concernant les enfants non-ayants droit ne suscite pas trop la controverse au Yukon.
« Le pourcentage de non-ayants droit à l'école est faible. [Beaucoup] sont des immigrants francophones », explique M. Gouaillier.
Les discussions à propos d'un site potentiel pour la nouvelle école secondaire francophone de Whitehorse se poursuivent et l'idée de rattacher l'établissement à l'école anglophone a depuis été laissée de côté.
Selon l'article 23 de la Charte des droits et libertés, un enfant a droit à l'éducation dans une école francophone s'il remplit un des critères suivants:
- Le français est la langue maternelle encore comprise d'au moins un de ses parents
- Au moins un de ses parents a reçu son enseignement primaire en français au Canada
- Au moins un de ses frères ou une de ses soeurs reçoit ou a reçu son éducation primaire en français au Canada